Baptême du Christ

par 12 Jan 20202020, Homélies, Temps de Noël

En cette fête du baptême de Jésus, nous nous émerveillons une fois encore de l’œuvre que Dieu manifeste pour nous. Le temps de Noël sans cesse nous rappelle les épiphanies du Seigneur, manifestations publiques de Jésus qui dévoilent la nature humaine de Celui qui s’est incarné, qui est venu parmi les siens, mais aussi la qualité divine de Celui qui a pris chair de Marie, qui s’est fait tout homme à l’exception du péché. Quand est montré Jésus, est démontré dans le même temps le salut qu’il opère pour nous, l’amour dont nous sommes aimés de Dieu, la vie divine à laquelle Notre Seigneur nous fait participer. Car quand Jésus se dévoile parmi nous, les croyants par leur foi en Lui sont présentés à Dieu, reconnus de Dieu et introduits en Dieu. En Jésus, Dieu se révèle mais aussi aux hommes est signifiée leur vocation divine. Si lors du baptême de Jésus, Dieu se nomme en son Fils bien-aimé, les hommes eux aussi sont invités, admis, habilités à être aimés du Père. En clair, Jésus est cet interface entre Dieu et l’humanité : d’un côté, Dieu pour, parmi, avec nous en Jésus, « Dieu qui sauve » et de l’autre côté, notre vocation divine, notre capacité, notre exigence de vivre le salut et l’amour de notre Dieu, dès à présent, dans toutes les circonstances, les péripéties et aléas de notre vie. Et le baptême de Jésus établit ce lien divin : notre relation à Dieu, puisqu’il est notre Sauveur, ce Fils bien-aimé du Père et le frère de la multitude des hommes, de l’humanité toute entière.
Le texte d’Isaïe annonce la venue du Prophète par excellence, ce porte-parole, ce héraut de la part de Dieu : homme du droit, de la justice et de la vérité, il est cet Envoyé, ce Messie porteur d’une bonne nouvelle, de notre libération et du salut promis par Dieu et accompli par Celui qui est venu en son nom, porteur du Nom divin, et qui est médiateur du peuple avec Dieu, lumière des nations ! Pour nous, Jésus est doublement féal : Il est l’Envoyé de Dieu venu pour nous sauver ; et ce Fils bien-aimé du Père qui nous partage et fait participer à sa vie, la vie même de Dieu, cette vie divine et éternelle !
Dans l’Évangile de ce jour, Jésus descendant dans le Jourdain, c’est notre humanité qui est ondoyée dans les eaux du baptême alors qu’en même temps, dans cette théophanie où en présence de l’Esprit et au travers de la voix du Père, la filiation divine de Jésus est manifestée, c’est aussi la vocation de l’homme à devenir Dieu qui nous est proposée pour peu que nous soyons reliés, attachés et fidèles de N.S.J.C. !
Dans les Actes des apôtres, au contact du centurion -cet étranger, ce représentant d’une armée d’occupation, cet ennemi !-, Pierre reconnaît avec honnêteté et franchise que le salut de Dieu est offert à tous, qu’il est universel parce qu’il nous vient, qu’il nous est mérité et partagé en Jésus seul, revêtu de la puissance de Dieu, oint de l’Esprit Saint, et Sauveur du monde. Jésus, acteur et auteur de notre salut est aussi frère, frère de tous les hommes parce qu’il est pour nous grâce, miséricorde et charité du Père pour les hommes de bonne volonté, pour toutes les nations païennes.
En ce saint jour du baptême de Notre Seigneur, Jésus au service du salut des hommes, l’est à trois titres comme l’ultime envoyé de Dieu, Messie sauveur ; Fils bien-aimé du Père, objet de toute sa complaisance, de sa sollicitude et de son amour ; et comme ce frère prévenant, miséricordieux, aimant qui nous ramène à Dieu et nous partage d’ores et déjà, ici et maintenant, la grâce, l’amour et la vie de notre Dieu !