La nouvelle évangélisation

par 5 Nov 20132013, Homélies, Temps Ordinaire

Frères et sœurs, dans la perspective de la nouvelle évangélisation, le Saint Père a souligné l’importance de donner le parole aux pauvres, aux malades, aux souffrants et à tous ceux qui, tout en ayant la foi, vivent à l’écart de l’Eglise. Il n’est pas facile de mettre en œuvre cette recommandation dont on pressent pourtant qu’elle est importante.
Permettez-moi de me hasarder à commenter très brièvement les textes de cette eucharistie dans cette perspective.
« Maître qui épargnes tous les êtres parce qu’ils sont à toi, tu aimes la vie, toi dont le souffle impérissable aime tous les êtres ». Ce court extrait du passage du livre de la sagesse lu en première lecture nous fait contempler en Dieu un Dieu de vie, un Dieu créateur, un Dieu d’amour dont la toute-puissance est en même temps miséricorde infinie. Son œuvre créatrice continue chaque jour et est en lien avec la vie de l’Eglise. Nous avons à y prendre part et à découvrir la part de tous les souffrants qui au cœur de terribles épreuves ont des choses à nous dire.
« La bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse, pour toutes ses œuvres ». Ces deux versets du psaume 144 soulignent l’universalité du projet de Dieu. Si Jésus est bien mort pour le salut de tous les êtres humains et pas seulement pour les juifs et les chrétiens, il appartient à l’Eglise et à chacun de ses membres d’être témoins de cette tendresse et de cette bonté pour tous les hommes. Les pauvres le vivent souvent de manière si discrète qu’il serait dommage qu’ils n’aient pas l’occasion de partager leurs trésors.
Dans la seconde lettre aux Thessaloniciens, l’apôtre St Paul nous rappelle ceci : « Nous prions continuellement pour vous afin que notre Dieu vous trouve dignes de l’appel qu’il vous a adressé ». Prenons au sérieux cet appel à cette nouvelle évangélisation en la portant dans la prière, une prière qui doit être continuelle et en lien avec les communautés et les personnes qui font de la prière leur propre vocation.
Quant à ce qui est arrivé à Zachée, St Luc nous rappelle comment Jésus l’a sauvé en lui disant : « Zachée descend vite. Aujourd’hui il faut que j’aille demeurer chez toi ». Zachée l’accepta avec joie. Or cet homme était un riche collecteur d’impôt, très compromis dans l’argent mal gagné. Il était haï par tous les habitants de Jéricho. Jésus a pourtant eu sur lui un autre regard, reconnaissant en lui un enfant de Dieu que le Fils de l’Homme venait chercher et sauver parce qu’il était perdu. 
Demandons au Seigneur d’avoir pour nous la même tendresse qu’il a eu pour Zachée. Supplions-le chaque jour de venir habiter dans nos cœurs, nos vies, nos familles et nos communautés afin que nous sachions nous mettre à l’écoute des pauvres, des malades et des souffrants. Si Zachée est monté sur un arbre pour voir Jésus, les souffrants découvrent souvent le mystère de Jésus à partir d’un autre arbre, celui de la croix. N’est-ce pas en leur donnant davantage la parole et en vivant avec eux une plus grande communion de foi et de charité qu’ils nous aideront à découvrir la présence active du Ressuscité. Ils ont beaucoup à nous apprendre et leur témoignage sera certainement essentiel dans la nouvelle évangélisation.
La recommandation du St Père doit être mise en œuvre. A chacun de nous de voir comment commencer par des petites choses qui seront autant de semences que le Seigneur fera germer.