Office des ténèbres du Jeudi Saint
L’office du Jeudi Saint est tout entier tourné vers l’agonie à Gethsémani. C’est en quelque sorte la préface de la Cène, où nous contemplons Jésus-Christ qui accepte librement de donner sa vie pour nous.
Lamentation du Prophète Jérémie
Aleph : Hélas ! Solitaire, elle est assise, la ville si populeuse !
Elle, si puissante parmi les peuples, est devenue comme une veuve ;
princesse parmi les provinces, elle est réduite à la corvée.
Beth : Elle pleure amèrement dans la nuit,
et les larmes couvrent ses joues.
Personne de la console de tous ceux qui l’aimaient.
Tous ses amis l’ont trahie, devenus ses ennemis.
Ghimel : Juda est exilé, accablé par la misère et la dure servitude.
Il demeure parmi les nations sans trouver de répit.
Ses persécuteurs, tous ensemble, l’ont atteint dans d’étroits défilés.
Jérusalem, Jérusalem,
Reviens au Seigneur ton Dieu !
Premier nocturne
Antienne 1
J’espérais la compassion, mais en vain ; dans ma soif, ils m’ont donné du vinaigre. (L511)
Psaume 68
2 Sauve-moi, ô Dieu,
car les eaux me sont entrées jusqu’à l’âme.
3 J’enfonce dans la bourbe du gouffre,
et rien qui tienne ;
je suis entré dans l’abîme des eaux
et le flot me submerge.
4 Je m’épuise à force de crier,
ma gorge brûle ;
mes yeux sont consumés
d’attendre mon Dieu.
5 Plus nombreux que les cheveux de ma tête,
ceux qui me nuisent sans cause ;
et plus foisonnants que ma chevelure,
ceux qui m’en veulent sans raison.
Cela que je n’ai point dérobé,
il me faut le rendre ;
6 ô Dieu, tu sais ma folie,
mes offenses te sont connues.
7 Qu’ils ne rougissent pas de moi, ceux qui t’espèrent,
Seigneur Sabaoth ;
qu’ils n’aient pas honte de moi, ceux qui te cherchent,
Dieu d’Israël.
8 C’est pour toi que je souffre l’insulte,
que la honte me couvre le visage,
9 que je suis un étranger pour mes frères,
un inconnu pour les fils de ma mère ;
10 car le zèle de ta maison me dévore,
l’insulte qui t’insulte tombe sur moi.
11 Que j’afflige mon âme par le jeûne
et l’on m’en fait un sujet d’insulte ;
12 que je prenne un sac pour vêtement
et pour eux je deviens une fable,
13 le conte des gens assis aux portes
et la chanson des buveurs de boissons fortes.
14 Et moi, t’adressant ma prière,
Seigneur, au temps favorable,
en ton grand amour, réponds-moi,
ô Dieu, en la vérité de ton salut.
15 Tire-moi du bourbier, que je n’enfonce,°
que j’échappe à tous mes adversaires,
que j’échappe à l’abîme des eaux ;
16 que le flux des eaux ne me submerge°
que la bouche de la fosse ne me happe,
que le gouffre ne me puisse dévorer.
17 Réponds-moi, car ton amour est bonté,
en ta grande tendresse regarde-moi ;
18 à ton serviteur, ne cache point ta face,
j’étrangle, vite, réponds-moi ;
19 approche de mon âme, venge-la,
à cause de l’ennemi, rachète-moi !
20 Toi, tu connais ce qui m’insulte,
mes oppresseurs sont tous devant toi ;
21 l’insulte m’a brisé le cœur,
20c. ma honte et mon affront sont sans remède ;
21b j’espérais la compassion, mais en vain,
des consolateurs et je n’en ai pas trouvé.
22 Pour nourriture ils m’ont donné du poison,
dans ma soif ils m’abreuvaient de vinaigre :
23 que devant eux leur table soit un piège
et leur abondance un traquenard ;
24 que leurs yeux s’enténèbrent pour ne plus voir,
fais qu’à tout instant les reins leur manquent !
25 Déverse sur eux ton courroux,
que le feu de ta colère les atteigne ;
26 que leur enclos devienne un désert,
que leurs tentes soient sans habitants :
27 ils s’acharnent sur celui que tu frappes,
ils rajoutent aux blessures de ta victime.
28 Charge-les, tort sur tort,
qu’ils n’aient plus d’accès à ta justice ;
29 qu’ils soient rayés du livre de vie,
retranchés du compte des justes.
30 Et moi, courbé, blessé,
que ton salut, Dieu, me redresse :
31 je louerai le nom de Dieu par un cantique,
l’exalterai par l’action de grâce ;
32 cela plaît à Dieu plus qu’un taureau,
qu’une forte bête avec cornes et sabots.
33ils ont vu, les humbles, ils jubilent ;
chercheurs de Dieu, que vive votre cœur ;
34 car le Seigneur exauce les pauvres,
il n’a pas méprisé ses captifs.
35que l’acclament et le ciel et la terre,
et la mer et en eux tout ce qui vit !
36car Dieu viendra sauver Sion°
et rebâtir les villes de Juda,
là on habitera, on possédera ;
37 la lignée de ses serviteurs en hérite
et les amants de son nom y demeurent.
Antienne 2
Je suis pauvre et délaissé : Seigneur, ne tarde pas ! (L 512)
Psaume 69
2 Ô Dieu, vite, à mon aide ;
Seigneur, au secours !
3 Honte et déshonneur sur ceux-là
qui cherchent mon âme !
Arrière ! honnis soient-ils,
ceux que flatte mon malheur ;
4 qu’ils reculent couverts de honte,
ceux qui disent : C’est bien fait !
5 Joie en toi, réjouissance
à tous ceux qui te cherchent ;
qu’ils redisent toujours : Dieu est grand !
ceux qui aiment ton salut.
6 Et moi, pauvre et malheureux,
mon Dieu, viens vite !
Toi, mon secours et mon sauveur,
Seigneur, ne tarde pas !
Antienne 3
Seigneur, ne sois pas loin de moi ! (L 513)
Psaume 70
1 En toi, Seigneur, j’ai mon abri ;
sur moi pas de honte à jamais !
2 En ta justice défends-moi, délivre-moi,
tends vers moi ton oreille et sauve-moi.
3 Sois pour moi un roc hospitalier,°
une enceinte de rempart pour mon salut,
car mon rocher, mon rempart, c’est toi ;
4 délivre-moi de la main de l’impie,
des prises du fourbe et du violent.
5 Car c’est toi mon espoir, ô mon Maître,
Seigneur, ma foi dès ma jeunesse ;
6 Sur toi j’ai mon appui dès ma naissance,°
tu es ma part dès les entrailles de ma mère.
En toi ma louange, toujours !
7 Je suis une question pour beaucoup,
mais toi tu es mon sûr abri ;
8 ma bouche est remplie de ta louange,
et le jour entier, de ta splendeur.
9 Jamais ne me rejette en ma vieillesse,
ne m’abandonne quand décline ma vigueur.
10 Mes ennemis parlent de moi,
ceux qui guettent mon âme se concertent :
11 « Dieu l’a abandonné, pourchassez-le,
empoignez-le : il n’a personne pour le défendre. »
12 Ô Dieu, ne sois pas loin de moi,
ô mon Dieu, vite à mon aide !
13 Honte et ruine sur ceux-là
qui attaquent mon âme ;
que l’insulte et l’infamie les couvrent,
ceux qui cherchent mon malheur !
14 Et moi sans relâche espérant,
j’ajouterai à ta louange ;
15 ma bouche racontera ta justice,
tout le jour, ton salut.
16 Je viens dans la vaillance du Seigneur
pour rappeler ta justice, la seule !
17 Mon Dieu, tu m’as instruit dès ma jeunesse,
et jusqu’ici j’ai annoncé tes merveilles.
18Or, vieilli, chargé d’années,
Dieu, jamais ne m’abandonne !
Que j’annonce ton bras à tous les âges,
19 ta puissance et ta justice, jusqu’aux nues !
Toi qui fais de grandes choses,
Dieu, qui est comme toi ?
20 Toi qui m’as tant fait voir de maux et de détresses,
tu reviendras afin de me rendre la vie ;
tu reviendras me tirer des abîmes de la terre,
21 tu nourriras mon grand âge et tu viendras me consoler.
22Or moi, je te rendrai grâce sur la lyre,
en ta vérité, mon Dieu ;
je jouerai pour toi sur la harpe,
Saint d’Israël !
23 Que mes lèvres jubilent pour toi,
et mon âme que tu rachetas.
24Or ma langue tout le jour
redira ta justice.
Honte et déshonneur sur ceux-là
qui cherchent mon malheur !
Première leçon
Ex 12, 21-27
Premier répons (L 521)
Écoute Israël ! Le Seigneur notre Dieu est seul Seigneur !
Deuxième leçon
Sg 2, 10-22
Deuxième répons (L 522)
Tous mes amis M’ont délaissé : Je n’ai pas détourné mon visage de ceux qui Me frappaient.
Troisième leçon
1 P 3, 18-22
Troisième répons (L 523)
Chaque fois que nous mangeons ce pain et buvons à cette coupe, nous annonçons la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’Il vienne !
Deuxième nocturne
Antienne 4
Le Seigneur délivre le pauvre, qui appelle vers Lui. (L 531)
Psaume 71
1 Ô Dieu, donne au roi ton jugement,
au fils de roi ta justice ;
2 qu’il rende à ton peuple sentence juste
et jugement à tes petits.
3 Montagnes, apportez, et vous, collines,
la paix au peuple ;
4 avec justice, il jugera le petit peuple,°
il sauvera les fils de pauvres.
Il écrasera leurs bourreaux.
5 Il durera sous le soleil et la lune,
siècle après siècle ;
6 il descendra comme la pluie sur le regain,
comme la bruine mouillant la terre.
7 En ses jours justice fleurira
et grande paix jusqu’à la fin des lunes ;
8 il dominera de la mer à la mer,
du Fleuve aux bouts de la terre.
9 La Bête se courbera devant lui,
ses ennemis mordront le sol ;
10 les rois de Tarsis et des îles
rendront tribut.
Les rois de Saba et de Seva
feront offrande ;
11 tous les rois se prosterneront devant lui,
tous les païens le serviront.
12 Il délivrera le pauvre qui appelle
et le petit qui est sans aide ;
13 compatissant au faible et au pauvre,
il sauvera l’âme des pauvres.
14 De l’oppression, il rachète leur âme,
leur sang lui est précieux.
15 Qu’il vive et que lui soit donné l’or de Saba !°
On priera sans relâche pour lui,
tout le jour, on le bénira.
16 Profusion de froment sur la terre
jusqu’au sommet des montagnes ;
abondance comme au Liban
à l’éveil de son fruit ;
les fleurs couvrent les montagnes,
comme herbe de la terre.
17 Que son nom soit béni à jamais,
qu’il dure sous le soleil !
Bénis seront en lui tous les peuples,
ils le diront bienheureux !
18 Béni soit le Seigneur Dieu d’Israël,
qui seul fit des merveilles ;
19 béni soit à jamais son nom de gloire,°
toute la terre en soit remplie !
Amen ! Amen !
Antienne 5
Mon cœur s’est consumé ; il a été réduit au néant devant Toi. (L 532)
Psaume 72
1 Le Seigneur est ma lumière et mon salut,
de qui aurais-je crainte ?
le Seigneur est le rempart de ma vie,
devant qui tremblerais-je ?
2 Quand s’avancent contre moi les méchants
pour dévorer ma chair,
ce sont eux, ennemis, adversaires,
qui chancellent et succombent.
3 Qu’une armée vienne camper contre moi,
mon cœur est sans crainte ;
qu’une guerre éclate contre moi,
j’ai là ma confiance :
4 Une chose qu’au Seigneur je demande,
la chose que je cherche,
c’est d’habiter la maison du Seigneur
tous les jours de ma vie ;
de savourer la douceur du Seigneur,
de rechercher son palais.
5 Car il me donne en sa hutte un abri
au jour de malheur,
il me cache au secret de sa tente,
il m’élève sur le roc.
6 Et maintenant ma tête s’élève
sur mes rivaux qui m’entourent ;
et je viens sacrifier en sa tente°
des sacrifices d’ovation.
Je veux chanter, je veux jouer pour le Seigneur !
7 Écoute, Seigneur, mon cri d’appel,
pitié, réponds-moi !
8 De toi mon cœur a dit :
cherche sa face.
C’est ta face, Seigneur, que je cherche,
9 ne me cache point ta face ;
n’écarte pas ton serviteur avec colère,
c’est toi mon secours.
Ne m’abandonne jamais, Seigneur,
Dieu de mon salut ;
10 si mon père et ma mère m’abandonnent,
le Seigneur me recevra.
11 Enseigne-moi, Seigneur, ta voie,
guide-moi au droit chemin ;
12 alors qu’on me poursuit ne me livre pas
à l’appétit de mes adversaires ;
contre moi se sont levés de faux témoins
qui soufflent la violence.
13 Je le crois, je verrai la bonté de Dieu
sur la terre des vivants.
14 Espère en Dieu, prends cœur et prends courage :
espère en Dieu ! 1 Mais enfin, Dieu est bon pour Israël,
le Seigneur pour les hommes au cœur pur.
2 Un peu plus, mon pied bronchait,
un rien, et mes pas glissaient,
3 envieux que j’étais des insensés
en voyant le bien-être des impies.
4 Pour eux, point de tourments,
rien n’entame leur riche prestance ;
5 de la peine des hommes ils sont absents,
avec Adam ils ne sont point frappés.
6 C’est pourquoi l’orgueil est leur collier,
la violence, le vêtement qui les couvre ;
7 la malice leur sort de la graisse,
l’artifice leur déborde du cœur.
8 Ils ricanent, ils prônent le mal,
hautement ils prônent la force ;
9 leur bouche s’arroge le ciel
et leur langue s’ébat sur la terre.
10 C’est pourquoi mon peuple va vers eux,
des eaux d’abondance leur adviennent ;
11 ils disent : « Comment Dieu saurait-il ?
Chez le Très-Haut y a-t-il connaissance ? »
12 Voyez-les : ce sont des impies,
et, tranquilles toujours, ils entassent !
13 Mais enfin, pourquoi garder un cœur pur,
lavant mes mains en l’innocence ?
14 Quand j’étais frappé tout le jour,
et j’avais mon châtiment chaque matin,
15 si j’avais dit : « Je vais parler comme eux »,
j’aurais trahi la race de tes fils.
16 Alors j’ai réfléchi pour comprendre :
quelle peine c’était à mes yeux !
17 jusqu’au jour où j’entrai dans le mystère,
où je pénétrai leur destin.
18 Mais enfin, tu les mets sur la pente,
tu les pousses vers la catastrophe.
19Ah ! que soudainils font horreur,
disparus, achevés par l’épouvante !
20 Comme un songe au réveil, Seigneur,
en t’éveillant, tu méprises leur image.
21 Alors que s’aigrissait mon cœur,
alors que j’avais les reins percés,
22 moi, stupide, sans comprendre,
j’étais une brute devant toi.
23 Et moi, qui restais devant toi,
tu m’as saisi par ma main droite ;
24 par ton conseil tu vas me conduire
puis dans la gloire me prendras.
25 Qui donc aurais-je dans le ciel ?
Avec toi, je suis sans désir sur la terre.
26 Et ma chair et mon cœur sont consumés :
roc de mon cœur, ma part, Dieu à jamais !
27 Qui s’éloigne de toi périra,
tu extirpes ceux qui te délaissent.
28 Pour moi, approcher Dieu est mon bien,
j’ai placé dans le Seigneur mon refuge,
afin de raconter toutes tes œuvres
aux portes de la fille de Sion.
Antienne 6
Lève-Toi, Seigneur ! Entends la clameur de tes ennemis, qui outragent ton Nom ! (L 533)
Psaume 73
1 Pourquoi, ô Dieu, rejeter jusqu’à la fin,
t’enflammer contre le troupeau de ton bercail ?
2 Rappelle-toi ton peuple que tu acquis dès l’origine,°
que tu as racheté, tribu de ton héritage,
et ce mont Sion où tu fis ta demeure.
3 Élève tes pas vers ces ruines sans fin :
il a tout saccagé, l’ennemi, au sanctuaire ;
4 dans le lieu de tes assemblées ont rugi tes adversaires,°
ils ont mis leurs insignes au fronton de l’entrée,
5 des signes qu’on n’avait, jusque-là, pas connus.
6 Leurs cognées en plein bois, abattant les vantaux,
et par la hache et par la masse ils martelaient ;
7 ils ont livré au feu ton sanctuaire, ô Dieu,
profané jusqu’à terre la demeure de ton nom.
8 Ils ont dit en leur cœur : « Détruisons-les d’un coup ! »
Ils ont brûlé dans le pays tout lieu d’assemblée sainte.
9 Nos signes ont cessé, il n’est plus de prophètes,
et nul parmi nous ne sait jusques à quand.
10 Jusques à quand, ô Dieu, blasphémera l’oppresseur ?
L’ennemi va-t-il outrager ton nom jusqu’à la fin ?
11 Pourquoi, Seigneur, retires-tu ta main,
tiens-tu ta droite cachée en ton sein ?
12 Pourtant, ô Dieu, mon roi dès l’origine,
l’auteur des délivrances au milieu du pays,
13 toi qui fendis la mer par ta puissance,
qui brisas les têtes des monstres sur les eaux ;
14 toi qui fracassas les têtes de Léviathan
pour en faire la pâture des bêtes sauvages ;
15 toi qui ouvris la source et le torrent,
toi qui desséchas des fleuves intarissables.
16 À toi le jour, à toi la nuit,
toi qui agenças la lumière et le soleil ;
17 toi qui posas toutes les limites de la terre,
l’été et l’hiver, c’est toi qui les formas.
18 Rappelle-toi, Seigneur, l’ennemi blasphème,
un peuple insensé outrage ton nom ;
19 ne livre pas à la bête l’âme de ta tourterelle,
la vie de tes malheureux, ne l’oublie pas jusqu’à la fin.
20 Regarde vers l’alliance : la mesure est comble ;
les antres du pays sont des demeures de violence.
21 Que l’opprimé ne rentre pas couvert de honte,
que le pauvre et le malheureux louent ton nom.
22 Lève-toi, ô Dieu, plaide ta cause,
rappelle-toi l’insensé qui te blasphème tout le jour ;
23 n’oublie pas le vacarme que font tes adversaires,
la clameur de tes ennemis, qui va toujours montant.
Quatrième leçon
Des lettres de saint Ignace d’Antioche, évêque.
Quatrième répons (L 541)
Le Seigneur m’a aimé et s’est livré pour moi : il n’y a pas de plus grand amour, que de donner sa Vie pour ceux qu’on aime !
Cinquième leçon
Des lettres de saint Ignace d’Antioche, évêque (suite).
Cinquième répons (L 542)
Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres, comme Je vous ai aimés.
Sixième leçon
Des lettres de saint Ignace d’Antioche, évêque (fin).
Sixième répons (L 543)
Mon âme est triste jusqu’à la mort ! Demeurez ici et veillez avec Moi !
Troisième nocturne
Antienne 7
Que cette coupe en ta main, Seigneur, s’éloigne loin de moi ! (L 551)
Psaume 74
2 À toi nous rendons grâce, ô Dieu,°
nous rendons grâce en invoquant ton nom,
nous rendons grâce en racontant tes merveilles.
3 « Au moment que j’aurai décidé,
je ferai, moi, droite justice ;
4 la terre s’effondreet ses habitants :
j’ai fixé, moi, ses colonnes.
5 « J’ai dit aux arrogants : pas d’arrogance !
aux impies : ne levez pas votre front ;
6 ne levez pas si haut votre front ;
ne parlez pas en raidissant l’échine. »
7 Ce n’est plus au levant ni au couchant,
au désert ni du côté des montagnes,
8 non c’est Dieu le juge :
l’un, il l’abaisse, l’autre, il l’élève.
9 C’est une coupe dans la main du Seigneur,
c’est du vin écumant, plein d’aromates :
il verse, ils en lèchent la lie ;
ils boivent tous, les impies de la terre.
10 Et moi j’annoncerai à jamais,
je jouerai pour le Dieu de Jacob ;
11 je briserai le front des impies,
mais le front des justes s’élèvera.
Antienne 8
La terre tremble et revient au silence, quand Dieu se lève pour siéger. (L 552)
Psaume 75
2 En Juda Dieu est connu,
en Israël grand est son nom ;
3 sa tente est fixée en Salem
et sa demeure en Sion ;
4 là, il a brisé les traits de l’arc,
le bouclier, l’épée et la guerre.
5 Toi, le lumineux, le magnifique :
6 des montagnes de butin leur sont prises ;
les braves ont dormi leur sommeil :
tous ces guerriers, les bras leur ont manqué ;
7 sous ta menace, Dieu de Jacob,
le char et le cheval se sont figés.
8 Toi, toi le terrible !
qui tiendra sous le coup de ta fureur ?
9 Des cieux tu fais entendre la sentence,
la terre a peur et se tait
10 quand Dieu se lève pour juger,
pour sauver tous les humbles de la terre.
11 La colère de l’homme te rend gloire ;
tu te ceindras des réchappés de la colère.
12 Faites des vœux, acquittez-les à votre Dieu ;
ceux qui l’entourent, faites offrande au Terrible ;
13 il éteint le souffle des princes,
terrible aux rois de la terre.
Antienne 9
Au jour de l’angoisse, je crie vers Toi, Seigneur ! (L 553)
Psaume 76
2 Vers Dieu ma voix : je crie ;
Vers Dieu ma voix : il m’entend.
3 Au jour d’angoisse je cherchais le Seigneur ;°
la nuit, je tendais la main sans relâche,
mon âme refusant d’être consolée ;
4 je me souvenais de mon Dieu et gémissais,
je méditais et mon esprit défaillait.
5 Tu retenais les paupières de mes yeux,
j’étais troublé, je ne pouvais parler ;
6 je pensais aux jours d’autrefois,
7 et d’années séculaires me souvenais ;
je murmurais dans la nuit en mon cœur,
je méditais et mon esprit interrogeait :
8 Est-ce pour les siècles que Dieu rejette,
qu’il cesse d’ajouter à sa faveur ?
9 Son amour est-il épuisé jusqu’à la fin,
achevée pour les âges la Parole ?
10 Est-ce que Dieu oublie d’avoir pitié,
ou de colère ferme-t-il ses entrailles ?
10 Et je dis : « Voilà ce qui m’accable :
elle est changée, la droite du Très-Haut. »
12 Je me souviens des hauts faits du Seigneur,
je me souviens d’autrefois, de tes merveilles,
13 je me murmure toute ton œuvre,
et sur tes hauts faits je médite.
14 Ô Dieu, saintes sont tes voies !
quel dieu est grand comme Dieu ?
15 Toi, le Dieu qui fait merveille,
tu fis savoir parmi les peuples ta force ;
16 par ton bras tu rachetas ton peuple,
les enfants de Jacob et de Joseph.
17 Les eaux te virent, ô Dieu,°
les eaux te virent, et se retournèrent,
les abîmes aussi s’agitaient,
18 les nuées déversèrent les eaux,°
les nuages donnèrent de la voix,
tes flèches aussi filaient.
19 Voix de ton tonnerre en son roulement !°
tes éclairs illuminaient le monde,
la terre s’agitait et tremblait ;
20 sur la mer passait ton chemin,°
ton sentier, sur les eaux innombrables ;
et tes traces, nul ne les connut.
21 Tu guidas comme un troupeau ton peuple
par la main de Moïse et d’Aaron.
Septième leçon
Sermon de St Ambroise de Milan, évêque
Septième répons (L 561)
Dormez maintenant et reposez-vous ! Voici qu’approche celui qui va Me livrer !
Huitième leçon
Sermon de St Ambroise de Milan, évêque (suite)
Huitième répons (L 562)
Voici ! L’Heure est venue où le Fils de l’Homme va être livré aux mains des pécheurs !
Neuvième leçon
Sermon de St Ambroise de Milan, évêque (fin)
Neuvième répons (L 563)
Que ma prière vienne jusqu’à Toi, Seigneur !
Preces
À la fin de l’office, on chante les Preces, invocations grégoriennes selon l’antique rite de l’Ordre des Prêcheurs.
Oraison
Regarde, Seigneur, nous t’en prions, la famille qui t’appartient :
c’est pour elle que Jésus, le Christ, notre Seigneur,
ne refusa pas d’être livré aux mains des méchants ni de subir le supplice de la croix.