Nos premiers parents

par 1 Mar 20202020, Carême, Homélies

Quand même, les catholiques sont bien naïfs de lire et de croire encore en ce mythe d’Adam et Ève. Tout le monde sait bien maintenant que l’humanité n’a pas été créée par Dieu de cette manière ; et d’ailleurs comment la Création peut-elle être racontée alors que l’humanité n’a pas encore été créée ?

Sachez que l’Église a bien des réponses à ces arguments et que le plus naïf est celui qui croit que les premiers chapitres de la Genèse sont à lire de la même manière que n’importe quel récit.

La Bible, parce qu’elle est la Parole de Dieu transmise et interprétée par une communauté de croyants à travers les siècles a été éprouvée et si l’Église tient encore comme un fait révélé par Dieu lui-même ce péché que l’on appelle le péché originel, c’est tout simplement parce que Jésus est venu pour nous en sauver !

Et saint Paul en parle sans aucun souci : là où le péché est entré dans le monde par Adam, le Salut est venu par le Christ. La Parole de Dieu inspirée par l’Esprit Saint ne cesse d’être maintenue au fur et à mesure des siècles.

Alors certains vont reprendre ces textes et chercher à en faire des lectures plus ou moins orientées sur la personne qui se trouve à l’origine du premier péché. Ève ou Adam ? Tentation de la femme qui fait ensuite chuter l’homme ?

Dans la seconde lecture, saint Paul évoque Adam mais ce n’est pas par misogynie, pour effacer le rôle de la femme. non, c’est tout simplement parce que dès le début de la Création par Dieu, il a été dit que l’homme et la femme ne font qu’un. Parler d’Adam, c’est parler d’Ève.

L’Ancien Testament matraque sans cesse la foi en un Dieu UN. C’est le même mot qui désigne l’union de l’homme et de la femme. Il ne s’agit pas d’un UN solitaire numériquement. Dieu est union d’amour, l’Eternel est union du Père et du Fils dans l’Esprit Saint.

Dès la Création, Dieu a pris garde à ce que le soleil et la lune ne puissent pas être considérés comme des dieux : il a fait non pas UN luminaire mais DEUX. Mais voilà que le péché fait surgir le deuxième deux que l’on trouve dans la Genèse : Adam et Ève, tous DEUX, se rendent compte qu’ils sont nus.

Et patatras ! Le diable, le diviseur a réussi à semer le trouble entre l’humanité et Dieu et donc entre l’homme et la femme, entre l’humanité et toute la création. Le serpent à la langue double a sorti son discours plein de duplicité et a atteint son but.

Et lorsque Dieu vient unir à nouveau la divinité et l’humanité dans la chair du Christ, le père du mensonge rapplique à nouveau. Il cite sans vergogne la Parole de Dieu pour tenter le Fils de Dieu et être adoré par lui, comme s’il était le Dieu-Un. Le Christ vient accomplir lui aussi une certaine séparation, il vient avec son glaive, pour nous couper du mal.

En ce début de Carême, il nous faut prendre conscience que la Parole de Dieu peut être facilement détournée par le Diviseur. Sachons nous mettre réellement à l’écoute de la Parole et de ce qu’elle veut réaliser pour nous : l’union à Dieu. C’est l’Esprit saint qui prie en nous et nous fait crier Abba Père. C’est l’Esprit de Dieu qui vient s’unir à nous et nous fait devenir enfants de Dieu. C’est la Parole de Dieu qui unit notre intelligence à la volonté de Dieu. C’est Jésus qui vient ré-unir l’humanité divisée à la suite du péché de nos premiers parents. Gardons à l’esprit que le bien et le mal fait par un seul a toujours plus de répercussion qu’on ne le pense.

Vouloir nier l’événement du péché originel qui s’est produit dans l’histoire conduit irrémédiablement à nier le péché, ses effets dans l’histoire de l’humanité et de la Création tout entière et donc à ne pas reconnaître le Christ comme Dieu qui vient nous sauver. « Tactique du Diable » direz-vous et c’est une stratégie bien connue.

C’est le bon moment pour réagir : le Seigneur vous attend pour réconcilier en vous ce qui a été divisé.