Que ton Règne vienne !
A l’évocation de Jérusalem, les hommes religieux sont comme fascinés mais aussi ils sont prêts à en découdre pour en détenir l’entière et pleine possession sinon l’exclusive et unique propriété. Motif de joie, d’allégresse, de liesse, Jérusalem est aussi source de tensions, de luttes, de combats pour bien des religions. Pourtant, en toute rigueur et en vérité, Jérusalem, fondation du (dieu) Shalem, donc création et don divins, ville de la paix, ville sainte par excellence, ne saurait être confisquée, relever des seules mains de l’homme, d’une emprise toute humaine. Si elle remplit d’espérance, de bonheur, de gratitude et de louage le cœur de l’homme, c’est parce que Dieu s’y manifeste, Il se rend présent et chemine, par le don de la foi, à ses côtés, le protégeant et lui donnant non pas de survivre mais de vivre en sa présence, de participer à sa gloire et de bénéficier de sa providence. C’est ainsi que nous comprenons l’attachement viscéral de l’homme religieux, de tous les croyants -juifs comme chrétiens et même musulmans- à la ville de la paix, à cette ville sainte car tous veulent y monter pour y chanter les louanges du Seigneur comme se tenir en sa présence pour bénéficier, participer et communier à la sainteté de Dieu.
Cependant, la prophétie d’Isaïe a été plus que tenue, elle s’est réalisée non plus au profit d’une cité si prestigieuse soit-elle et toujours construite de main d’hommes mais par la prédication du Règne de Dieu par la venue sur terre du Fils de Dieu, par la prédication de Jésus l’Envoyé du Père et par le salut, la grâce et la vérité du Christ, révélation, visage et icône d’Amour de Dieu pour tous les hommes. Notre joie, notre bonheur, notre avenir ne sont pas attaché à un enracinement, une emprise ou même une possession toute matérielles mais ils relèvent d’une personne divine, de Jésus fils de l’Homme et se rapportent à l’unique Fils bien-aimé du Père. Par sa venue, en ses actes, par sa rédemption, le Règne de Dieu s’est manifesté à nous, nos noms sont inscrits dans les cieux et il importe pour nous de vivre Dieu, ici et maintenant, dès à présent et dans l’éternité, par mode de participation et dans l’espérance de la béatitude éternelle. Il nous est donné en Jésus le Christ de vivre le règne de Dieu, de connaître l’amour du Père, par notre disponibilité, notre vacation et notre dévouement aux choses divines en étant au service de l’Évangile comme dans notre façon de vivre notre foi chrétienne, en Église, tels des enfants de Dieu, des frères et sœurs en Jésus Christ, en témoins dévoués, patentés et convaincus du Règne de Dieu, de ce Royaume des cieux qui en appelle à notre engagement comme à sa promotion à sa diffusion, à son extension parce que missionnaires disponibles et convaincus.
Enfin, s’il importe de vivre et de vivre rien moins que Dieu en Jésus Christ, s’il nous faut rendre présent et donner forme et chair, sur cette terre au Règne de Dieu, le rendre bien concret et réel, nous ne le pourrons que par la contemplation de la Croix de notre Seigneur Jésus-Christ. Une croix signe de victoire, ayant vaincu Satan, garantie de notre adhésion, inclusion et appartenance au seul Règne de Dieu mais également, comme nous le rappelle l’apôtre Paul, Croix salvatrice, rédemptrice qui fait toute chose nouvelle, qui nous donne d’être création nouvelle : à l’ombre et sous la sauvegarde de la Croix victoire et comme participants, bénéficiaires et zélateurs du Règne de notre Dieu, de la Jérusalem céleste !