La louange
Le thème de ce dimanche pourrait être la louange. Vous avez entendu le psaume de ce jour : « Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles ». Naaman s’exclame : « oui je sais désormais qu’il n’y a pas de Dieu par toute la terre sauf en Israël ». Aujourd’hui le lépreux samaritain revient sur ses pas en glorifiant Dieu à haute voix et en remerciant Jésus. La louange est une des expressions de notre foi : pleine d’admiration et de grande estime pour son Créateur elle se tourne vers Lui pour le chanter. Les anges eux-mêmes chantent la gloire du Seigneur : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux » (Lc 2,14) ; « Amen, louange, gloire à notre Dieu… » (Ap 7,12). La louange appartient à notre foi, et elle ne doit pas y manquer.
Le problème est de trouver de bonnes raisons de remercier le Seigneur. Or, il semble, à l’image des neuf autres lépreux, que cela ne soit pas évident. Peut-être les lépreux guéris sont-ils pressés de rentrer chez eux, peut-être se disent-ils que Jésus sait leur joie et qu’il n’y a plus besoin de lui en rendre compte. L’Évangile cependant fait remarquer que leur comportement n’est pas ajusté et qu’il manque quelque chose. Seul le Samaritain en effet recouvre et la santé et le salut : « va, dit Jésus uniquement au Samaritain, ta foi t’a sauvé ». Or la grande différence avec les neuf autres c’est bien la louange adressée à Dieu et la proximité retrouvée auprès de Jésus.
Pour ne pas tomber dans le travers des neuf lépreux saint Luc nous invite à suivre le samaritain avec deux étapes. « L’un d’eux, voyant qu’il était guéri (1), revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix (2). »
1- Voir que nous allons mieux. Qu’y a-t-il eu de bon aujourd’hui ? Une rencontre, une discussion, une musique, un clin d’œil du Seigneur, la rencontre du père spirituel, la confession, une neuvaine… Bien des choses sont arrivées depuis quelques temps qui nous ont rendus meilleurs, plus fins. Comment ai-je mûri depuis quelques temps ?
2- « Revenir sur ses pas » est l’autre point : c’est faire mémoire. Saint Paul se joint au Samaritain pour dire : fais mémoire (C’est un référence très importante à la tradition hébraïque du zikaron, la mémoire chez le peuple d’Israël). « Souviens-toi de Jésus Christ ». Fais le lien entre ce qui s’est amélioré et Jésus Christ. Le Samaritain comme Naaman reviennent sur leurs pas : La vie était menacée, la vie a été redonnée. D’où cela vient-il ? De Jésus nécessairement. Tout bien vient de Jésus. Personnellement et concrètement Jésus opère quotidiennement en nous et avec nous.
Alors, quelques moyens concrets pour ne pas sortir de cette messe du dimanche sans louange. Prendre le temps de trouver trois perles de ces derniers jours (ce soir avant de se coucher) ; se rappeler que Dieu a promis d’être avec nous tous les jours ; laisser jaillir sur les lèvres un chant de louange : un verset de psaume par exemple, un chant du groupe Glorious ou de l’Emmanuel ; et raconter le lendemain à quelqu’un ce qu’on a trouvé… puisque la joie tend à se partager.
Le Samaritain, saint Paul, Naaman, les Hébreux, tous nous invitent à faire mémoire de l’œuvre de Dieu dans vos vies pour que plus spontanément reviennent ce goût à la louange, louange qui nous associe aux anges et aux saints du Ciel.