Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient par crainte des Juifs. Jésus vint…

Il est temps de sortir. Il est temps de quitter nos pièces verrouillées. Jésus se teint au milieu de nous, il répand son souffle de Résurrection : pardonnez. Annoncez. Soyez mes témoins. Soyez en paix. Il est temps de sortir.

L’Esprit fait son irruption dans une salle haute, claquemurée par la peur : il est temps de sortir. De parler. De vivre.

Il est temps pour nous de sortir. La maladie qui nous tient enfermés – c’est avant tout le péché. Ce qui nous mure, ce qui cache nos visages, ce qui rend la respiration si difficile, c’est avant tout cet amour pathologique de soi, ce retour sur mon petit moi, qui me vole le souffle de vie, ce qui m’interdit d’aimer, librement, joyeusement, grandement.

Des vies renfermées, des existences rassies, des histoires recroquevillées sur elles-mêmes, il est temps pour nous d’en sortir.

Sortir pour pardonner. Recevez l’Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez vos péchés, ils lui seront remis. Mais je ne peux pas pardonner ! – Ma douleur est trop grande, les dégâts durent toujours, mon passé me tient, c’est ma prison. C’est pour cela que le Christ est mort sur la Croix. C’est pour cela qu’il s’est relevé d’entre les morts : ton passé n’est pas ta prison. Tu peux vivre autrement. Tu peux regarder ton histoire autrement. Là, où flambe notre haine, le Christ vient pour aimer ; et aimer, ce n’est pas ressentir des émotions agréables et passagères, c’est faire du bien. Son Esprit nous est donné pour que dans sa puissance nous posions des actes d’amour. Je prie pour ceux qui m’ont fait du mal. Je cesse de jouer à une victime permanente. Je demande pardon et je veux pardonner. Il est temps pour nous de sortir.

Il est temps de quitter des combats inutiles d’un autre âge. La Résurrection n’est pas un retour en arrière, vers la vie d’avant. Et nous, nous n’avons pas quitté le confinement pour retrouver exactement la même vie, avec la même frénésie consommatrice, avec le même rythme qui nous dévore, avec les mêmes débats qui ont montré leur parfaite inanité. Penser à neuf ! Pour ne pas répéter les mêmes formules toutes faites : pour la société, pour l’Église, pour nous. L’Esprit nous donne part à la sagesse du Christ.

Il est temps pour nous d’espérer. La Résurrection brise le mur de l’absurde : notre vie n’est pas vouée à la mort. Notre amour n’est pas condamné à disparaitre. Notre péché et notre mal ne sont pas des réalités ultimes. Dieu nous a faits pour la vie, pour sa vie. Son Esprit de vie nous est donné. Nous pouvons donc espérer. Bâtir en grand, et non pas bricoler. Nous pouvons avancer dans la vie la tête haute, car nous sommes fils et filles du grand roi et non pas des esclaves du prince de ce monde. Espérer !

Il est temps de sortir pour aimer. Tant de raisons pour ne pas aimer nous enferment ! Mais il est ceci, mais elle est cela, mais les circonstances font que, mais le passé fait que… – tant de raisons pour ne pas aimer. Et ne pas aimer nous rend malheureux. Captifs. Prisonniers de ces calculs minables. Il est temps pour nous d’aimer. Donner du temps, donner de l’attention, prendre soin de ceux que Dieu nous a confiés : leur bonheur viendra de notre amour. L’Esprit d’Amour nous est donné.

Il est temps d’annoncer : Jésus est le Seigneur !Seigneur de la mort et de la vie, Seigneur du passé et de l’avenir. Crucifié, il règne. Ressuscité, il donne la vie. Nul n’échappe à sa main, car nul n’est étranger à sa Rédemption. Cette grande et belle vérité nous est confiée. L’Esprit de prophétie nous est donné, pour que nous annoncions les merveilles de celui qui nous appelés des ténèbres à son admirable lumière.

Il est temps pour nous de sortir. Le Christ se lève du tombeau pour nous faire sortir de nos tombeaux. L’Esprit de la Création nouvelle plane sur nous, pour faire jaillir la vie de nos ténèbres. Il est temps pour nous de sortir.