Chronique du couvent – septembre 2020
Premières messes
Ordonné prêtre à Toulouse le 27 juin 2020 par Mgr Jean-Marc Aveline, notre archevêque, le frère Antoine Odendall, après avoir célébré plusieurs premières messes en France, a eu la joie de célébrer la messe en Suisse, à Genève, dans sa famille, et au monastère des dominicaines d’Estavayer-le-Lac, avant d’arriver dans son nouveau couvent à Marseille, le soir du mardi 7 juillet. Au moment de la prière des Complies sa pagelle d’assignation a été lue et, le lendemain, c’est lui qui nous guidait pour le chant des Laudes et présidait l’Eucharistie. Le samedi 11 juillet, le frère Etienne Harant, ordonné prêtre avec lui, célébrait avec nous une première messe après une semaine passée à Marseille avec les stagiaires de la « Source » et les jeunes du quartier de la Belle-de-Mai.
La « Saint Dominique » un peu partout…
Le 24 mai, fête de la Translation de saint Dominique, tous les frères étaient présents au couvent pour la célébration. Le 8 août, chacun a fêté saint Dominique, dispersés en divers lieux, une sorte de « translation » des frères vers les apostolats. Ce jour-là, le frère Pavel Syssoev, notre prieur, était déjà arrivé chez les sœurs moniales de Saint-Maximin, en compagnie du frère Jean-François Nando ; il présida l’Eucharistie. La veille il y avait eu la prise d’habit de sœur Marie-Vianney. Au couvent, les frères René Quan-yan-chui et Luc-Thomas Somme ont célébré la fête avec quelques frères qui, dés la fin de la messe, la missa, se sont dispersés : le frère Marie-Olivier Guillou partit à Toulon et en Alsace pour célébrer des baptêmes d’enfants de marins. A Troisdorf-Sieglar, en Rhénanie du Nord-Westphalie, le frère Albert-Henri Kühlem a célébré dans sa famille où il séjournait, confiné dans les études. Le frère Marie-Philippe Roussel prenait le train pour rejoindre une troupe d’une cinquantaine de scouts-routiers d’Europe, avec lesquels il devait faire une longue marche sur les pas de saint Louis-Marie Grignon-de-Montfort, jusqu’à Saint-Laurent-sur-Sèves, en Vendée. Les frères Dominique-Benoît Jean-Luc et Antoine Odendall partaient rejoindre la semaine Week Op – Praedicatio, au Moulleau d’Arcachon. Au programme, évangélisation de rue, volley en habit sur la plage, procession mariale, concert de rap catholique, bar dominicain, tous les moyens sont bons pour annoncer le Christ et répondre à son appel : « Allez! dans le monde entier faites des disciples« . Au Portugal, le frère Henri Dominique de Spéville était avec nos frères du couvent de Porto. Il a fait connaissance de ce pays au patrimoine chrétien si grand, très bien guidé par Francisco entré au noviciat en septembre. Le frère Julien Wato était pour la fête à Rocamadour, sur les traces de saint Dominique et du bienheureux Bertrand de Garrigues, et le 9 août, il présida la grand messe et prêcha pour la foule de pèlerins. A Montferrand-le-Château, près de Besançon, le frère Jean-Marie Mérigoux a célébré dans la communauté des Sœurs de Béthanie, là où se trouve la tombe du Bienheureux Jean-Joseph Lataste. Il a pu évoquer la Sainte-Baume avec plusieurs sœurs qui avaient vécu dans ce couvent. Frère Louis d’Hérouville a transité ce jour-là au couvent de Bordeaux, en route pour la Charente pour y retrouver sa famille. En s’y rendant il a vécu des rencontres telles que les aimait saint Dominique : un dialogue intense et profond avec une musulmane et une athée dans l’avion, avec ensuite un jeune du Blablacar s’interrogeant sur son retour prochain dans la foi. A Toulouse, saint Dominique n’avait-il pas beaucoup appris de son hôte cathare auquel il avait révélé le vrai visage du christianisme ?
Le frère prieur chez les Chaldéens de Marseille
Le dimanche 12 juillet, à l’invitation de la paroisse marseillaise de Saint-Marc des Chaldéens, au quartier de Bois-Lemaitre, le frère Pavel Syssoev, accompagné du frère Jean-Marie Mérigoux, est venu concélébrer la messe chaldéenne et rencontrer cette communauté araméenne originaire d’Irak et de Turquie : l’araméen, leur langue commune, est aussi celle de leur liturgie. On célébrait ce jour le septième dimanche des Apôtres et la messe fut, comme toujours, fort bien chantée, en araméen, par le père Sakvan, curé de la paroisse, par le chœur des shammas, « serviteurs », sous-diacres et lecteurs, et par la chorale des jeunes. Nous étions alors en communion avec nos frères chrétiens de Mésopotamie turque et irakienne, accablés de souffrances. En commentant l’évangile : « Alors on viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu, Luc 13, 22-30 », le frère Pavel rejoignait fort bien la sensibilité de ses auditeurs tous venus de Turquie et d’Irak après la longue et dangereuse traversé de bien des pays : Syrie, Turquie, Grèce, Albanie, Italie…. Parmi les familles présentes à la messe, plusieurs étaient originaires d’Achitha, un grand village situé dans la montagne turque du Hakkari où, en 1908, envoyé par la mission de Mossoul, vivait notre frère Jacques Rhétoré qui avait pris l’habit à Saint Maximin en 1860. Ensuite, il y eut un repas irakien préparé par les paroissiennes qui a permis à beaucoup de rencontrer le frère Pavel, de l’écouter sur son itinéraire personnel et sur la vie dominicaine. Tous ont demandé au frère Pavel de revenir souvent les rencontrer.
Le frère Rupert à Lourdes
En juillet le frère Rupert-Maria Schyma a passé deux semaines à Lourdes pour la préparation du Pèlerinage du Rosaire et pour renouveler son engagement dans l’Hospitalité au cours d’une célébration à laquelle assistait le prieur provincial, le frère Olivier de Saint Martin.
Gardien de la Grotte
A la grotte de la Sainte- Baume, malgré le danger de chute de pierres venues de la falaise qui la domine, le frère Louis d’Hérouville a gardé un temps ce haut-lieu. Une présence qui tranquillise les frères qui redoutaient que la grotte ne soit laissée sans gardien.
Sainte Marie-Madeleine à Marseille
Peu après la Résurrection, selon une tradition antique, un groupe de migrants chrétiens persécutés en Palestine, débarqua à Massillia. Parmi eux il y avait l’Apôtre des Apôtres qui, dès son arrivée, se fit l’Apôtre des Gentils. Orientale, ayant sans doute reconnu en la Sainte Baume un haut-lieu très « oriental », elle y resta. Le dimanche 30 août, son reliquaire, qui se trouve habituellement à la Grotte de la Sainte Baume, fut exposé dans notre église. Ce fut pour les fidèles et pour nous, un temps fort pour célébrer la patronne de notre Province dominicaine de Toulouse. Dans sa prédication le frère Dominique-Benoit Jean-Luc rappela la différence entre le culte rendu aux saints et à leurs reliques. A 17 heures commença la célébration magdalénienne : trois temps de lecture des évangiles qui évoquent Marie Madeleine : chaque lecture était suivi d’un enseignement par le frère Pavel, la chorale chantait et il y avait la méditation d’un mystère du Rosaire. Après cette liturgie de la Parole, ce fut l’adoration du Saint Sacrement suivie des Vêpres. Bien des fidèles ont exprimé leur reconnaissance pour cette journée qui venait à leur aide… « Comment aller à la Saint-Baume quand on habite les quartiers Nord et qu’on n’a pas d’auto? ». Là, au couvent, c’était un pèlerinage magdalénien rendu accessible. Beaucoup souhaitent que l’an prochain et par la suite, se renouvelle chez nous une telle célébration.
Chassé-croisé avant la Sainte-Croix
Le 5 septembre les postulants arrivent et les novices se préparent à se diriger vers les lieux où ils vont faire leur retraite : Lérins, Taulignan, Aiguebelle. La fête de la Sainte Croix aura donc été précédée cette année, le samedi 12 septembre, par le prise d’habit de Laurent, Pierre, Romain et Francisco. En octobre 1957, le lendemain de leur prise d’habit, les novices du dernier noviciat du couvent de Saint-Maximin avaient visités les sœurs moniales de cette ville, dans leur monastère d’alors. En ce début septembre, les postulants se sont rendus chez elles, dans leur nouveau monastère, pour se préparer à leur prise d’habit. Quant à leur ancien monastère tous se réjouissaient de savoir qu’il continue à rayonner : il est, avec sa chapelle, un lieu de logement pour des prêtres et une annexe de l’école Saint-Jeanne d’Arc de Draguignan. En donnant l’habit aux postulants, au cours des premières vêpres du dimanche, le prieur provincial, frère Olivier de Saint Martin, commenta l’évangile de saint Jean 1, 38-39, en les invitant à rechercher sans cesse le visage de Jésus comme l’avaient fait deux disciples, sur les bords du Jourdain : « Venez-et voyez… Ils allèrent donc et virent où il demeurait « . Un repas servi dans le jardin rassembla une multitude de frères venus de toute la Province ainsi que les parents et les amis des nouveaux novices. Nous sommes ensuite allés à l’église pour le chant des Complies, terminé par un immense Salve Regina d’action de grâces. Le lendemain dimanche, au cours de la grand messe, eut lieu la profession religieuse des frères Étienne Baccomo, Ambroise Choné et Édouard Fabre qui vont rejoindre le couvent d’étude de Bordeaux. Le prieur provincial a commenté l’évangile du pardon, Mt 18, 21-35, et de la miséricorde qui est source de résurrection. L’église était pleine, la chorale nombreuse, dirigée par le frère Antoine et accompagnée à la trompette par le frère Gabriel-Marie : « C’est toi qui nous appelle Seigneur Jésus, sur ton chemin de lumière et de vie« . Puis repas des frères avec les parents et les amis des nouveaux profès.