Lors des processions du Saint Sacrement à Lourdes : quand on voit par milliers des hommes, des femmes, des enfants, des malades s’agenouiller devant l’ostensoir, on s’exclame intérieurement : « comme est grand le Seigneur ».

Enfin je pense aux adorations où, enveloppé de lumière, Jésus rayonne de sa grandeur si simple,… Ces déploiements liturgiques sont des signes qui guident nos pauvres sens et manifestent qui est Jésus : le Christ, vainqueur des ténèbres, roi et Seigneur ! Ces signes nous aident, ils font grandir notre foi.

Certains se demandent pourtant s’il faut continuer à tant soigner nos liturgies solennelles ? Ne devrions-nous pas honorer davantage le Christ qui s’est fait pauvre, en nous occupant des pauvres ? Toute cette richesse, tout cet apparat, cela vient-il vraiment de l’Évangile ?

Certes, « Nos chants n’ajoutent rien à ce que tu es, nous rappellent une oraison de la messe (préface eucharistique 4),… mais ils nous rapprochent de toi ». Nos ornements non plus, nos fleurs non plus, ni nos efforts pour bien nous habiller le dimanche, ni le fait de se mettre à genoux devant le Saint-Sacrement, tout cela n’ajoutent rien à ce que Dieu est,… mais ils nous rapprochent de Lui. « Garde ton habit et ton habit te gardera » disait un vieux frère à un frère étudiant : « Garde ta liturgie et la liturgie te gardera » pourrait-on ajouter. Je cite un passage du Concile Vatican II sur l’importance de la liturgie : « La liturgie édifie […] ceux qui sont au-dedans pour en faire un temple saint dans le Seigneur, une habitation de Dieu dans l’Esprit […] c’est d’une façon admirable qu’elle fortifie leurs énergies pour leur faire proclamer le Christ, et ainsi elle montre l’Église à ceux qui sont dehors comme un signal levé sur les nations » (Sacrosanctum Concilium 2).

Mais il ne convient évidemment pas que notre lieu de prière soit une belle coquille, vide à l’intérieur. Jésus est Roi et il nous associe à sa royauté. Il fait de nous « un royaume et des prêtres » (Ap 1). Nous sommes rois et reines avec le Christ. Jésus règne par sa sagesse, eh bien ! Que nous ayons soins d’être rayonnants de vérité. Jésus règne par l’amour, que notre cœur et nos actions en témoignent, en particulier auprès des pauvres. Jésus règne par la puissance, que nous réformions, dans le bien, nos sociétés par notre énergie infatigable.

Ainsi avec ces deux dimensions honorées que sont la liturgie et les œuvres de charité, notre communauté fera échos aux saintes Écritures qui chantent encore aujourd’hui : « la sainteté emplit ta maison. » (ps 92).