Brouillon auto
« Saint Jean vit, et il crut ». Mais qu’est-ce qu’il a vu ? A part des linges posés à plat, il n’a rien vu, strictement rien, sauf un tombeau vide ! Et ce vide – non l’apparition du Christ ressuscité, est pour saint Jean le point de départ de la foi à la Résurrection du Christ. « Il vit le tombeau vide, et il crut ». C’est magnifique, et de plus, si simple ! Tant mieux pour saint Jean ! Il est dans la véritable joie pascale, même s’il n’a pas encore vu la gloire du Christ Ressuscité. Nous, en revanche, nous ne voyons même pas le tombeau vide. Parfois nous nous le construisons, ce tombeau de notre raison, parfois, il ne nous reste que le vide en nous. Et pourtant, encore aujourd’hui nous crions de joie : Christos anesti, christus reserexit, Christ est ressuscité, Christus ist auferstanden ! Ce cri de joie qui retentit depuis cette nuit partout dans le monde, le monde aimerait bien connaître ce mystère, ce fascinosum qui amène encore aujourd’hui d’un tombeau vide à Jérusalem vers la joie de la certitude de la résurrection du Christ. La condition est que nous réalisions et vivions nous-même l’expérience de saint Jean l’apôtre pour montrer au monde, que la clef de la joie pascale est le triomphe et la victoire de l’amour, cette victoire de la joie pascale qui seule peut transformer le monde et lui apporter la paix.
La joie pascale est le triomphe de la folie de l’amour du Christ. Nous qui, sans cesse, lui manifestons par nos infidélités petites et grandes notre mécontentement existentiel, nous qui n’arrêtons pas, même après le vendredi saint et encore après Pâques, de lui cracher à la figure par nos péchés, en fait, nous ne méritons pas que l’on nous courre après pour presque nous forcer à notre bonheur. Jésus sur la croix a résisté au mal et à nos méchancetés en nous disant sans cesse et au moment même de nos atrocités contre lui : « Je t’aime et je t’aimerai toujours et quoi que tu fasses de mal, tu ne pourras jamais me faire changer d’avis, je t’aimerai toujours, je me laisserai crucifier même encore une deuxième fois » ! Saint Jean sous la croix a dû le sentir et se poser la question : Vers où pourrait bien aller cet amour aveugle qui pardonne même aux bourreaux au moment de leur malfaisance. Il n’y a que deux possibilités : soit cet amour aveugle, cette résistance au mal par la défense jusqu’au sang du oui éternel d’amour est une folie autodestructrice – soit elle porte en elle-même une force indestructible de vie éternelle et une joie éclatante dans son triomphe. Jusqu’au dimanche de Pâques, il semblait que l’amour du Christ était trop beau pour être vrai : Jésus ensevelit dans le tombeau, le silence mortuaire, la fin d’une aventure révolutionnaire. Mais saint Jean résistait même sous la croix à la tentation de se laisser aveugler par la laideur de la croix pour ne jamais perdre de vue la beauté paradoxale de la croix, qui ne se révèle qu’aux yeux du cœur de celui qui aime avec la même folie. Et c’est ce regard d’amour qui est en fait le pont qui lie la vision de la croix à la vision du tombeau vide. Toujours saint Jean ne regardait Jésus qu’avec des yeux animés par l’amour de son cœur pour Jésus : son cœur était imprégné par l’amour pour le Christ dès la première fois qu’il l’avait vu. Le décor extérieur, oui, il a changé souvent, depuis la première rencontre, les noces de cana, la transfiguration, la mort de Jésus sur la croix et maintenant, le tombeau vide. L’amour pour le Christ restait toujours le même, mais il grandissait constamment, même au regard de ce tombeau vide qui affirme et confirme : C’est vrai, voici la preuve, le tombeau est vide, l’amour est toujours là et voici l’amour est véritablement plus fort que la mort, réjouissez-vous et vraiment, n’ayez plus peur ! Oui, saint Jean n’avait pas besoin de voir le Ressuscité ! Dans son attachement d’amour au Christ, le tombeau vide lui suffisait tout à fait comme signe du triomphe du Christ sur la mort. Son amour était aveugle comme celle du Christ, il ne doutait jamais de la force de l’amour, mais il ne savait pas comment se réaliserait le triomphe de l’amour. Le tombeau vide apaise enfin l’inquiétude de son amour. Maintenant il le sait : comme l’amour du Christ a résisté au mal et à ses bourreaux, l’amour du Christ a résisté de la même manière à la mort !
Et quant à nous maintenant. Pour nous aussi, dans notre vie, il y a deux possibilités : soit résister au mal comme Jésus en disant : même si tu me tues, je ne cesserai pas de t’aimer pour ainsi participer par cette force d’amour à la résurrection du Christ, soit refuser la folie de cet amour car on doute et on préfère maîtriser tout par ses propres forces. Mais n’ayons pas peur de choisir la folie : plus nous réalisons l’amour du Christ, cet amour qui ne craint même pas l’holocauste, comme saint Jean, plus nous n’avons pas besoin de voir le Christ Ressuscité pour croire en sa résurrection. La confirmation de l’apôtre nous suffit, car comme lui et avec lui, nous sommes greffés sur l’amour du Christ, nous parlons le même langage, nous avons le même groupe sanguin christique d’amour. L’amour du Christ en nous aura toujours le dernier mot, même si le monde essaie en permanence de nous faire douter. Enraciné en l’amour du Christ, c’est le même amour qui triomphera aussi en nous lors de notre propre résurrection. La seule condition est que nous résistions au mal comme Jésus sur la croix, en réalisant la folie de l’amour qui pardonne même à ses ennemis.
Frères et sœurs, notre joie pascale se base ce matin sur la joie pascale de l’apôtre Jean. Nous ne voyons pas le Christ ressuscité, nous ne voyons même pas le tombeau vide ; mais nous sommes unis en l’amour du Christ qui par son holocauste d’amour à triompher sur le mal auquel il résistait déjà sur la croix. La croix et la résurrection du Christ sont les deux facettes du même amour salvifique. La victoire et la résurrection sont le fruit d’un amour inconditionnel sans réserve aucune, face au mal, un amour, pourrait-on dire hyperbolique et mystérieux pour le monde, qui l’interprète comme une faiblesse. Mais justement dans cette faiblesse paradoxale se trouve déjà le germe d’une force que le monde ne peut pas donner mais qui peut transformer le germe de la victoire de la résurrection en nous et qu’attendent les ténèbres de notre monde. Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité !
La joie pascale est le triomphe de la folie de l’amour du Christ. Nous qui, sans cesse, lui manifestons par nos infidélités petites et grandes notre mécontentement existentiel, nous qui n’arrêtons pas, même après le vendredi saint et encore après Pâques, de lui cracher à la figure par nos péchés, en fait, nous ne méritons pas que l’on nous courre après pour presque nous forcer à notre bonheur. Jésus sur la croix a résisté au mal et à nos méchancetés en nous disant sans cesse et au moment même de nos atrocités contre lui : « Je t’aime et je t’aimerai toujours et quoi que tu fasses de mal, tu ne pourras jamais me faire changer d’avis, je t’aimerai toujours, je me laisserai crucifier même encore une deuxième fois » ! Saint Jean sous la croix a dû le sentir et se poser la question : Vers où pourrait bien aller cet amour aveugle qui pardonne même aux bourreaux au moment de leur malfaisance. Il n’y a que deux possibilités : soit cet amour aveugle, cette résistance au mal par la défense jusqu’au sang du oui éternel d’amour est une folie autodestructrice – soit elle porte en elle-même une force indestructible de vie éternelle et une joie éclatante dans son triomphe. Jusqu’au dimanche de Pâques, il semblait que l’amour du Christ était trop beau pour être vrai : Jésus ensevelit dans le tombeau, le silence mortuaire, la fin d’une aventure révolutionnaire. Mais saint Jean résistait même sous la croix à la tentation de se laisser aveugler par la laideur de la croix pour ne jamais perdre de vue la beauté paradoxale de la croix, qui ne se révèle qu’aux yeux du cœur de celui qui aime avec la même folie. Et c’est ce regard d’amour qui est en fait le pont qui lie la vision de la croix à la vision du tombeau vide. Toujours saint Jean ne regardait Jésus qu’avec des yeux animés par l’amour de son cœur pour Jésus : son cœur était imprégné par l’amour pour le Christ dès la première fois qu’il l’avait vu. Le décor extérieur, oui, il a changé souvent, depuis la première rencontre, les noces de cana, la transfiguration, la mort de Jésus sur la croix et maintenant, le tombeau vide. L’amour pour le Christ restait toujours le même, mais il grandissait constamment, même au regard de ce tombeau vide qui affirme et confirme : C’est vrai, voici la preuve, le tombeau est vide, l’amour est toujours là et voici l’amour est véritablement plus fort que la mort, réjouissez-vous et vraiment, n’ayez plus peur ! Oui, saint Jean n’avait pas besoin de voir le Ressuscité ! Dans son attachement d’amour au Christ, le tombeau vide lui suffisait tout à fait comme signe du triomphe du Christ sur la mort. Son amour était aveugle comme celle du Christ, il ne doutait jamais de la force de l’amour, mais il ne savait pas comment se réaliserait le triomphe de l’amour. Le tombeau vide apaise enfin l’inquiétude de son amour. Maintenant il le sait : comme l’amour du Christ a résisté au mal et à ses bourreaux, l’amour du Christ a résisté de la même manière à la mort !
Et quant à nous maintenant. Pour nous aussi, dans notre vie, il y a deux possibilités : soit résister au mal comme Jésus en disant : même si tu me tues, je ne cesserai pas de t’aimer pour ainsi participer par cette force d’amour à la résurrection du Christ, soit refuser la folie de cet amour car on doute et on préfère maîtriser tout par ses propres forces. Mais n’ayons pas peur de choisir la folie : plus nous réalisons l’amour du Christ, cet amour qui ne craint même pas l’holocauste, comme saint Jean, plus nous n’avons pas besoin de voir le Christ Ressuscité pour croire en sa résurrection. La confirmation de l’apôtre nous suffit, car comme lui et avec lui, nous sommes greffés sur l’amour du Christ, nous parlons le même langage, nous avons le même groupe sanguin christique d’amour. L’amour du Christ en nous aura toujours le dernier mot, même si le monde essaie en permanence de nous faire douter. Enraciné en l’amour du Christ, c’est le même amour qui triomphera aussi en nous lors de notre propre résurrection. La seule condition est que nous résistions au mal comme Jésus sur la croix, en réalisant la folie de l’amour qui pardonne même à ses ennemis.
Frères et sœurs, notre joie pascale se base ce matin sur la joie pascale de l’apôtre Jean. Nous ne voyons pas le Christ ressuscité, nous ne voyons même pas le tombeau vide ; mais nous sommes unis en l’amour du Christ qui par son holocauste d’amour à triompher sur le mal auquel il résistait déjà sur la croix. La croix et la résurrection du Christ sont les deux facettes du même amour salvifique. La victoire et la résurrection sont le fruit d’un amour inconditionnel sans réserve aucune, face au mal, un amour, pourrait-on dire hyperbolique et mystérieux pour le monde, qui l’interprète comme une faiblesse. Mais justement dans cette faiblesse paradoxale se trouve déjà le germe d’une force que le monde ne peut pas donner mais qui peut transformer le germe de la victoire de la résurrection en nous et qu’attendent les ténèbres de notre monde. Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité !