Le Christ-Roi

par 23 Nov 20202020, Christ-Roi, Homélies

« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire ». Chers frères, chaque vie engendrée, créée par Dieu, a comme fin la vie éternelle. Notre intention première – même si elle sera la dernière à se réaliser – est de tout faire en fonction de la vie future à laquelle nous sommes tous appelés. La vie éternelle, c’est être saint et nous sommes donc tous créés pour être saints, que ce soit comme religieux, prêtre, laïc. Tous sans exception. Encore faut-il que je veuille réellement la vie éternelle. Le fait que le Seigneur viendra dans sa Gloire doit nous faire reprendre conscience que nous avons été crées pour le ciel.

En effet, le Règne du Christ, qui est en chacun de nous, dans notre cœur, est de faire qu’il soit le Roi dans notre vie. C’est le premier pas à accomplir car l’on ne peut pas donner ce que l’on n’a pas. Donner, c’est donner ce qui déborde en nous. Le Règne du Christ serait comme de l’eau qui remplit un vase, notre âme. Une fois rempli, il déborde et se déverse sur son entourage. La même chose se produit avec l’amour du Christ. Ce qui déborde touche chaque personne de notre entourage, et ce n’est que de la charité, charité qui peut prendre des formes diverses : vêtir celui qui est nu, donner à manger, aller visiter les malades, donner un sourire, visiter ceux qui sont en prison, etc. Cette charité est à la mesure de l’Esprit Saint qui habite en nous.

Chers frères, chaque parabole du Seigneur Jésus est une merveille. Celle-ci est une splendeur. Quelques images suffisent à nous faire tout comprendre. Il n’est pas besoin de l’expliquer. Le Seigneur, qui nous a quittés pour siéger à la droite du Père, est resté parmi nous. Il règne au ciel avec la toute-puissance de Dieu. Mais Il règne aussi auprès de nous, en ce frère qui a besoin de nous, et que je dois servir comme roi. Tous les hommages dus à un roi, je suis appelé à les rendre à celui qui a faim, qui est nu, qui est étranger ou en prison. Car Dieu, non seulement se reconnaît dans ces « pauvres », mais Il est lui-même un pauvre. Rappelons-nous de saint Martin, partageant son manteau en deux, en donne un morceau au pauvre et se rhabille avec le reste et que pendant le sommeil, voit le Christ, vêtu de la moitié du manteau dont il avait couvert le pauvre. Puis il entend Jésus dire d’une voix éclatante à la foule des anges qui se tiennent autour d’eux : « Martin, qui n’est encore que catéchumène, m’a couvert de ce vêtement ». Chers frères, le monde est hostile à notre Seigneur Jésus. On le méprise, on le néglige. Il est tenu pour inexistant. On peut se jouer de lui. On peut fermer les yeux, ou passer à côté sans le voir. Et Il crie vers nous pour attirer notre attention. Car Dieu n’est pas comme les puissants de ce monde qui ne demandent que d’être obéis dans la crainte. Ce qu’Il sollicite, c’est l’amour d’amitié. Un amour qui vienne non d’un calcul en vue d’une récompense, mais un amour gratuit. Les justes de la parabole ne savaient pas qu’ils servaient et aimaient Jésus en aimant et en servant leur proche dans le besoin. Ils ne l’ont pas fait avec une arrière-pensée. Ils l’ont fait comme poussés par une nécessité intérieure, c’est-à-dire la vraie compassion. Le Christ Roi règne en lavant les pieds de ses apôtres. Le Christ Roi règne du Haut de la Croix, dans la soif, avec un grand cri de douleur et d’espoir. Ainsi devons-nous faire pour avoir part à son Royaume. Un Père de l’Église, Clément d’Alexandrie a dit : « Tu as vu ton frère, tu as vu ton Dieu ». Voilà la clé du Royaume.

Demandons au Christ qu’il entre dans notre cœur aujourd’hui et accomplir l’une des œuvres de charité proposée dans l’Évangile. Amen !