Le défenseur, l’accusateur et les accusés
Jésus nous promet un défenseur, un autre « paraclet » en grec qu’on peut aussi traduire par avocat ou consolateur. Un autre défenseur. C’est donc qu’il y en a déjà un. C’est donc aussi qu’il y a un accusateur et des accusés qui nécessitent d’être défendus.
Un autre défenseur. Quel est donc cet autre défenseur ? C’est l’Esprit Saint. Il vient compléter l’œuvre du premier défenseur qu’est le Christ lui-même. St Jean affirme : « Si quelqu’un a péché, nous avons un défenseur auprès du Père, Jésus-Christ le juste. » (1 Jn 2, 1).
A cet autre défenseur, Jésus fait allusion à quatre reprises dans l’évangile de Jean :
– « Le père vous donnera un autre défenseur afin qu’il reste éternellement avec vous : l’Esprit de la vérité, que le monde ne peut pas accepter parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas. Mais vous, vous le connaissez, car il reste avec vous et il sera en vous. » (Jn 14, 15-17).
– « Le défenseur, l’Esprit saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. » (Jn 14, 26).
– « Quand sera venu le défenseur, il me rendra témoignage. Et vous aussi, vous me rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi depuis le début. » (Jn 15, 26).
– « Quand le défenseur sera venu, il convaincra le monde en matière de péché, de justice et de jugement : en matière de péché, parce qu’ils ne croient pas en moi ; de justice, parce que je vais auprès de mon Père et que vous ne me verrez plus ; de jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. » (Jn 16, 7-11).
*Le défenseur
À partir de ces quatre textes, on peut souligner, au sujet de ce défenseur, trois aspect de sa mission : 1. Il enseigne la Vérité ; 2. Il rend témoignage au Christ ; 3. Il manifeste le jugement
Premièrement, ce défenseur est présenté comme l’Esprit de Vérité. Ce défenseur nous garantit de l’erreur et du mensonge. L’Esprit enseigne en effet la vérité. Quelle vérité ? Le Christ. Car le Christ est le chemin, la vérité et la vie : « Il me rendra témoignage » dit Jésus à propos de l’Esprit-Saint.
Deuxièmement, ce nouveau défenseur est tout relatif au Christ notre premier défenseur. L’Esprit-Saint rappelle tout ce que le Christ a enseigné. Il donne de témoigner avec assurance et lucidité sur ce que le Christ à fait et à dit. L’Esprit n’est pas un outsider. Il nous unit et nous assimile au Christ.
Troisièmement, ce défenseur manifeste le jugement de Dieu. Comment s’y prend-t-il ? En nous manifestant intérieurement Jésus qui est notre justice, au sens ou Jésus nous rend juste par son sang versé. C’est pourquoi, l’Esprit-Saint reste avec nous et demeure en nous, dit le texte évangélique.
*Les accusés et l’accusateur
Jésus nous promet un défenseur. C’est donc aussi, nous le disions, qu’il y a des accusés et un accusateur. Les accusés, nous le savons, c’est vous et moi, les fils des hommes condamnés et victimes de leur propre péché. Quant à l’accusateur, nous pourrions y voir Dieu, nos frères, nous-mêmes, ou Satan.
Dieu ? Non pas. Puisque Dieu veut sauver tous les hommes. Nous-mêmes ? Peut-être car « notre cœur a tendance à nous accuser…» Nos frères ? Éventuellement. Ceux en tout cas qui haïssent le doux Christ et son Église. Le Démon ? Toujours. Parce que l’œuvre principale de Dieu rédempteur est de nous défendre de Satan qui accuse, qui condamne et qui damne. Il est vaincu l’accusateur de nos frères, lui qui nous accusait jour et nuit devant Dieu » (Ap 12, 10).
En Jésus et en l’Esprit-Saint, les deux mains du père, comme s’exprime St Irénée, nous avons les meilleurs avocats de toute l’histoire sainte. L’Esprit-Saint achève la plaidoirie du Christ en notre faveur. « Son rôle, écrit le Charles Journet, est de faire déborder sur le monde les richesses surabondantes de grâce et de vérité renfermées dans la sainte âme du Christ. »
A une condition ! Que nous plaidions coupables pour être finalement sauvés et défendus par Dieu. Car « si nous disons que nous n’avons pas de péché, la vérité n’est pas en nous. Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. » (Jn 1, 8).