Cœur à cœur
Jérémie le prophète nous parle d’une alliance nouvelle conclue par le Seigneur. Il ne s’agit plus d’une religion toute extérieure, formelle et légaliste mais d’une Loi inscrite dans la chair de nos existences, d’un cœur à cœur avec ce Dieu bien présent à son peuple, provident car veillant sur lui et lui pardonnant ses écarts, ses manquements et son infidélité. Il s’agit alors pour ce peuple de rentrer au plus profond de lui-même, d’entrer dans cette connaissance d’un Dieu qui s’est révélé à lui, de le reconnaître comme son seul et l’unique Dieu, Lui le Dieu Saint, le Tout-Puissant, le Miséricordieux, source de toutes sagesse, amour et vie ! Et nous-mêmes, aujourd’hui, en tant qu’église de Dieu, vivons-nous cette religion du Cœur de notre Dieu, celle que Jésus seul est venu révéler parmi nous et qui nous donne, du plus profond de notre être et de nos parcours chrétiens, de balbutier le Nom béni de Dieu, de le connaître en Jésus son Unique et de reconnaître en Jésus, l’Envoyé du Père, notre Sauveur ?
Dans notre passage de la Lettre aux Hébreux, Paul nous invite à l’obéissance de la foi pour avoir part au salut éternel. C’est la foi, notre foi donnée à Jésus, notre fidélité à le suivre envers et contre, dans tous les circonstances malheureuses ou heureuses de nos Pâques, c’est cette foi assumée, proclamée et partagée entre nous et parmi tous en Celui qui est notre unique médiateur avec Dieu : foi en Jésus, Fils bien-aimé du Père, Parole vivante du Dieu éternel, notre Sauveur et celui de tous les hommes. A l’exemple du divin Maître, nos montées vers Jérusalem sont chemins vers Dieu, pour Dieu et en Dieu; ils peuvent être ou sont chemins de croix puisque marqués du sceau de la souffrance, des sacrifices ou même de toute forme de mort mais toujours dans l’attente, l’espérance et la certitude de voir les cieux ouverts, nouveaux et bienheureux: avec le Christ Sauveur, vivre la vie, celle divine, la vie éternelle déjà bien présente mais en communiant avec le Christ mort et ressuscité !
Dans l’Évangile de ce jour, comme Philippe nous portons profondément en nous le désir de voir Jésus. Ce à quoi le Seigneur répond: « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. » On veut voir Dieu en toute sa splendeur sur la face de Jésus mais nous sommes renvoyés au Fils de l’homme certes glorifié et cette gloire en Jésus elle passe d’abord par le Golgotha ! On veut la lumière mais ce sont les ombres, les ténèbres qui nous sont d’abord indiquées. Jésus sait bien que compte tenu de la méchanceté, du rejet, de la mécréance, il sera condamné, mis à mort et crucifié. Légitimement, il aurait pu demander à en être dispensé, à être épargné, gracié. Non Jésus souhaite et veut que le Nom du Père soit glorifié par sa victoire sur le prince de ce monde, en nous arrachant aux griffes de Satan et en rachetant pour Dieu. Au cœur, du sein de nos vies de foi où domine notre souci de Dieu, où nous vivons le salut que nous a mérité Jésus mort et ressuscité, quels visages, quels témoignages, quels partages donnons-nous à voir ? Puisque baptisés dans notre Seigneur, en sa mort et en sa vie, sommes-nous véritablement ces enfants chéris d’un Dieu qui se veut notre Père et dont l’Amour glorieux est plus fort que la mort, source de toute vie et du bonheur divin ? En clair, la foi qui nous fait vivre témoigne-t-elle de la gloire du Père qui nous aime et qui nous demande d’emprunter, comme Jésus nous l’a montré et mérité, le chemin de Pâque, chemin de salut, de vie et d’amour ?
Un cœur à cœur avec Dieu par notre obéissance au Christ Sauveur et en union à Jésus glorifié : un défi, un appel et une résolution dans notre chemin vers Pâques !