« On mangera, et il en restera », ainsi parle le Seigneur ! C’est ce que nous lisons dans 2 R 4, 42-44 et cela manifeste la sollicitude de Dieu, par l’entremise de son prophète Élisée, pour la faim des gens, la situation de ses fidèles. De façon générale, en parcourant tout l’Ancien Testament, on pourrait réaliser que Dieu est nourriture pour son peuple et c’est ce que nous oublions souvent. Comme un cerf altéré soupire après l’eau vive, comme la manne dans le désert lors de l’exode du peuple hébreu, comme tous ces prophètes que Dieu a envoyés pour manifester sa sainteté, sa providence, son alliance, sa présence; et somme toute, Dieu ne cesse de nourrir son peuple par ses bénédictions, par la promesse, par le don de sa loi sainte, par l’envoi des prophètes et l’enseignement de la sagesse. En sorte que toute la Bible est comme cette réponse divine à la soif et à la faim des croyants. Et il n’y a rien d’étonnant à cela puisque Dieu répond à l’appel de son peuple, entend le cri des pauvres et les mène sur les chemins du salut et de la sainteté. Pour autant avons-nous encore, je parle de ceux qui se disent croyants, faim et soif de la nourriture qui sort de la bouche de Dieu, est-ce que nous trouvons à nous nourrir dans la lecture des textes sacrés, dans ce que Dieu nous dit en Jésus sa Parole vivante, Dieu nourrit-il notre foi, notre espérance et notre charité ?
L’apôtre Paul dans Ep 4,1-6 est encore plus explicite. Il fait référence à la nourriture que Dieu procure mais plus encore à l’eucharistie qui suscite, fait et conforte l’unité. De nos jours, et plus que par le passé, on a l’impression que les croyants ont plus que jamais besoin d’unité, non pas seulement face aux assauts du monde incroyant, mais surtout entre eux. Mais l’unité nous la rencontrons pour peu que nous nous assoyons à la même table de communion, c’est l’eucharistie nous fait notre union, elle est le principe de notre unité. Dieu convoque son peuple, il le nourrit de sa Parole, il partage son corps et son sang, il nous donne de participer à son amour et de le partager entre frères. Et notre désir d’union à Dieu comme notre espérance d’unité, cela se réalise et se vit puisque nous avons un seul Dieu et Père de tous, nous appartenons à un seul Seigneur, nous obéissons à un seul Esprit et nous partageons un seul baptême et une seule foi. Nous sommes ce Corps du Christ que le Seigneur nourrit et l’Église vit de sa communion au Christ, principe de son unité car il en est le Chef, et offert pour le salut du monde !
Dans Jn 6,1-15, à travers le miracle de la multiplication des pains, outre qu’il s’agit encore de nourriture, qu’il y aurait là préfiguration du mystère eucharistique, on peut aussi y reconnaître comme la patte divine d’un Dieu qui est source de vie et qui procure la nourriture pour la vie. Qu’est-ce que fondamentalement la vie chrétienne sinon de croire et de vivre Dieu comme principe et source de vie, d’une vie divine, de la vie éternelle? Dieu en Jésus notre Seigneur est chemin, vie et vérité. Le Christ, mort et ressuscité, nous ouvre le chemin de vie: connaître Dieu comme Père, vivre de son amour puisque Jésus nous le révèle comme Dieu d’amour, Dieu qui est Amour, Dieu de tout amour: le sien et celui de charité. Notre nourriture, notre communion, c’est la vie même de Dieu -par mode de participation, cela s’entend, puisque nous sommes loin d’être parfaits et encore de ce monde-, et Dieu n’est jamais chiche de nous prodiguer sa bienveillance, sa sollicitude, sa tendresse, sa vie et son amour.

Venez et mangez, prenez et mangez : Dieu nourrit, communions en Lui afin d’être unis les uns aux autres, vivons dans son amour et par notre charité ! Soyons rassurés: il y a du surplus, il en reste !