Dimanche dernier, le baptême de Jésus par Jean le Baptiste, le plus grand de tous les prophètes, révèle la gloire de Jésus reconnu et manifesté comme le Fils bien-aimé. En ce dimanche, nous sommes invités à prendre conscience de la gloire de Dieu enveloppant Sion, à reconnaître l’action de l’Esprit dispensateur de dons faits aux croyants, pour ainsi dire glorifiés et appelés à la sainteté, par sa grâce et, finalement, avec les noces de Cana, Dieu se manifeste une fois encore en Jésus et ce même Jésus invite l’humanité à  connaître ce mystère du Père comme à vivre son Règne !

L’annonce du prophète Isaïe est toute de joie car il annonce le retour de la gloire divine sur Sion. Dorénavant, loin de toutes ténèbres, de toute tristesse, de tout abandon, voici que Sion sera enveloppée de la gloire de Celui qui est venu la sauver et lui faire retrouver sa splendeur passée, celle de ville sainte, de peuple racheté et de carrefour des nations. Sion retrouve son éclat et sa splendeur d’antan car elle fait la joie de son maître, la gloire de son Sauveur rejaillit sur elle et pour ainsi dire, elle est rendue glorieuse puisqu’ ayant retrouvé, étant renouvelée dans l’affection, la joie et l’amour du Seigneur de gloire. Par quelque côté, nous autres chrétiens, nous nous surprenons à nous réjouir à notre tour de notre glorieuse Église, nonobstant sa fragilité ou les défaillances de certains de ses membres, elle qui est toute aimée de Dieu, que le Seigneur s’est choisie pour épouse, brillant de la sainteté de notre Dieu en Jésus  notre Sauveur.

Dans le texte de 1 Co 2, on mesure combien les croyants sont gratifiés des dons de l’Esprit Saint et à travers la diversité des dons, c’est un seul Esprit, l’Unique Esprit qui intercède, qui travaille et qui favorise l’engagement, le dynamisme, la synergie et l’unité de l’Église elle-même. Par l’action de l’Esprit, les chrétiens sont en quelque sorte « glorifiés », marqués du sceau de Dieu, en voie de sanctification : ce sont d’abord des croyants confessant Jésus ; ce sont ensuite des fidèles manifestant leur docilité et coopérant à l’œuvre de l’ Esprit en eux ; enfin, ce même Esprit Saint les rassemble, les réunit et les fédère dans l’œuvre commune : témoigner de la gloire du Dieu présent et puissance de vie au sein de l’Église afin de proclamer, de témoigner et de vivre ensemble l’Évangile du salut en Jésus Christ, le Fils unique de Dieu, le bien-aimé du Père, Ce Jésus resplendissement de la gloire de Dieu à nous promise, en laquelle nous grandissons et dans l’attente de la vivre totalement et définitivement, dans l’au-delà.

Dans les noces de Cana telles que rapportées par Jean l’Évangéliste, on mesure combien la gloire de Dieu accompagne, enveloppe et illumine Jésus. Même si son temps n’est pas encore venu -il nous faut entendre par-là que nous devons nous attendre de sa part à d’autres manifestations, actions et événements tout aussi surprenants par la suite-, par ce premier miracle, Jésus laisse pressentir, transparaître et voir sa mission ; Lui, l’envoyé de Dieu, il est au service de la volonté de salut et d’amour de Dieu ; en Lui, le Fils, repose et habite la gloire du Père que nous avons vocation à partager. Mais cette gloire du Fils gloire se découvrira en vérité et en plénitude qu’aux lendemains de la Résurrection, au travers de la Croix glorieuse et victorieuse. Pour l’heure, agissant contre toute attente, Jésus enclenche, enchaîne pour nous le déroulé comme le déroulement du salut en marche : en sa personne, dans son agissement, Dieu manifeste sa gloire.  Pour saint Irénée,  la gloire de Dieu, c’est l’homme vivant et la vie de l’homme, c’est la vision de Dieu. L’autre aspect des noces de Cana, c’est cette découverte qu’avec et en Jésus, que nous-mêmes, les uns et les autres, nous avons à entrer dans la vraie vie,  dans cette plénitude de vie, dans la vie divine, dès à présent, ici et maintenant, dans cette vie éternelle qui a déjà commencé. La vie de Dieu, nous la connaissons, nous la partageons et nous la vivons avec et en Jésus. C’est Jésus qui est pain d’immortalité, qui est sang précieux versé pour nous, qui est notre eucharistie, pain vivant et coupe d’immortalité en nous rendant participants de la gloire divine. Ainsi, en Jésus, gloire du Père, nos vies humaines et croyantes sont chemin vers Dieu, sont vie de foi, de charité et d’espérance. L’eau de nos vies se métamorphose, mute en vin du Royaume éternel, des noces de Dieu et de l’humanité.

En ce dimanche, que notre joie soit profonde, que nous nous réjouissions de notre appel à la sainteté, à la plénitude de la vie, que nous accueillions la gloire de Dieu manifestée en Jésus mais aussi rappelons-nous notre vocation à vivre, participer, partager la gloire divine en Jésus notre Seigneur !