Là où je suis
Les frères viennent d’horizons différents et c’est sans doute aussi votre cas. Mais qu’est-ce qui nous rassemble aujourd’hui en cette église ? Dieu, le Père, son Fils Jésus et l’Esprit Saint. Cet Esprit que le Christ a demandé à son Père d’envoyer sur nous pour que nous soyons UN. Cet Esprit qui nous fait parler une même langue, celle de la prière, celle de la charité qui nous fait nous écrier « Abba ».
Jésus, dans sa prière au Mont des Oliviers, intercédait déjà pour ceux qui n’étaient pas là et qui un jour croiraient en Lui. Il nous tenait déjà dans son amour. Mais allons plus loin, ne nous arrêtons pas à nous. Quels sont ceux qui doivent encore rejoindre la foule innombrable des croyants ? Au devant de qui devons-nous porter notre prédication ? Notre quartier vaut-il la peine que nous dépensions cette énergie ? Notre ville est-elle perdue dans la violence ? Notre pays a-t-il définitivement oublié son baptême ? Notre vieux continent est-il tombé en poussière ?
Où prêcher ? Où les pieds des missionnaires les mènent-ils ? Y a-t-il un paradis terrestre de la Parole de Dieu ?
Je ne le crois pas …
« Je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi… »
Où est donc Jésus ? Où se cache-t-il ? Dans quelle demeure ? Dans quel palais ? Dans quel asile est-il retranché ?
Le prophète Isaïe s’écrie :
« Oui, le Seigneur a pitié de Sion,
il a pitié de toutes ses ruines.
De son site désertique, il fera un Éden
et de sa steppe le jardin du Seigneur.
On y entendra des cris d’allégresse et de joie,
dans l’action de grâces, au son de la musique.
Levez les yeux vers le ciel
et regardez en bas vers la terre.
Les cieux se dissiperont comme une fumée,
la terre s’usera comme un vêtement.
Ses habitants mourront comme de la vermine.
Mais mon salut sera éternel
et ma justice n’aura pas de fin. »
Nous cherchons le Seigneur dans le Ciel mais, comme disent les anges aux apôtres après l’Ascension, « pourquoi restez-vous là à regarder le Ciel ? »
Il nous faut regarder en bas vers la terre. Car le Verbe de Dieu est descendu du Ciel vers la Terre, il s’est abaissé pour venir nous sauver, Lui le Salut de Dieu. Ce qu’il est venu visiter, c’est l’humanité.
Il a mangé avec les publicains et les pécheurs, il a pardonné la prostituée, il a ouvert la porte du Paradis au larron. Il est descendu sur la terre et jusque sous la terre pour nous racheter.
Alors pourquoi imaginer que sa Parole n’est pas pour tous ?
Où est le Christ ? Il est nos cœurs, certes mais Il est également là dans cette personne dont la langue nous rebute ; ils est là dans le plus petit ; il est là dans cette personne isolée ; il est là dans cette personne malade ; il est là dans cette personne que personne ne regarde ; il est là dans cette personne aux mœurs légères ; il est là dans cette personne en prise à l’addiction.
Mais là où est Jésus, il a demandé à son Père que nous y soyons aussi. Nous n’avons donc plus de crainte à avoir : nous savons ce qu’il nous reste à faire pour trouver le Christ. La question est donc la suivante : auprès de qui vais-je aller ? Qui profitera des talents que Dieu m’a donnés ? Où l’Esprit Saint m’enverra-t-il ? Devrais-je traverser simplement la rue, prendre le métro vers les quartiers défavorisés, partir sur le chemin de saint Jacques, aller m’occuper des pauvres en Albanie, veiller sur les enfants de Calcutta ?
Quoi qu’il en soit n’ayez crainte, Dieu ne vous envoie pas en mission pour votre perte. S’il vous envoie au milieu des loups, ce n’est pas pour que vous deveniez vous aussi des loups ! Non, s’il est descendu, c’est parce qu’il devait un jour remonter mais il n’est pas remonté seul, il est accompagné de ceux qui reviennent de la grande tribulation, qui ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau.
Amen.
