Où était-elle cette lumière ?

par 5 Fév 20232023, Homélies, Temps Ordinaire

fr_dominique-benoit

« Vous êtes la lumière du monde […] que votre lumière brille devant les hommes »

Est-ce que saint Matthieu, par hasard, n’aurait pas fait une confusion dans l’évangile ? Jésus aurait dit à ses disciples qu’ils étaient la « lumière du monde ». Oui, saint Jean est formel, vous l’avez bien entendu avant l’Évangile, Jésus dit bien, à son propre sujet, « Je suis la lumière du monde ».  Matthieu a surement dû faire erreur.

Comment, en effet, nous autres êtres humains, pourrions-nous être « lumière du monde » ? Nous qui marchons dans les ténèbres du péché et de la mort ?

Des profondeurs, crions donc vers le Seigneur : « ô Christ, quand avons-nous reçu cette lumière qui ne peut venir que de toi ? »

 

-Dès le commencement, avant même la naissance de l’homme, j’ai dit « que la Lumière soit » et la lumière fut.

-Ne vous souvenez-vous pas que Moïse s’approcha avec crainte d’un buisson qui brûlait sans se consumer ?

-Mon peuple, qu’il guida, ne suivait-il pas la colonne lumineuse de la nuée ?

-N’ai-je pas établi qu’une lumière brûlerait sans cesse devant moi dans le Saint des Saints du Temple de Jérusalem ? Qu’est-ce donc que cette faible lumière que l’on perçoit dans l’obscurité des églises, si ce n’est la flamme qui brille devant le Tabernacle ?

-Qu’ont donc vu Tobit, Bartimée et Paul ? Je leur ai ouvert les yeux et ils ont vu la lumière !

-Avez-vous entendu les paroles de Zacharie lorsque son fils Jean le Baptiste est né ? Le Seigneur est la lumière d’en haut sur ceux de la ténèbre qui vient diriger leurs pas au chemin de la paix.

-Et le vieillard Syméon lorsqu’il me reçut dans ses bras qui m’appela Lumière des Nations ?

-N’avez-vous pas compris lorsque je vous ai dit que j’étais venu apporter un feu sur la terre ?

-Mon ami Lazare, qui est venu jusqu’ici à Marseille, ne l’ai-je pas relevé de la mort et fait sortir du tombeau pour qu’il revienne à la lumière des vivants ?

-Pierre, Jacques et Jean ont eu cette grâce, sur le mont Thabor, de me voir, éblouissant comme le soleil, ils ont vu le resplendissement de ma gloire.

-Et cette lumière a aussi su se faire discrète : alors que Pierre me reniait, je lui restai fidèle par ce feu auprès duquel il cherchait à réchauffer son amertume.

-Souvenez-vous aussi de ces langues de feu qui descendirent sur les apôtres au jour de la Pentecôte.

-Votre marraine et votre parrain, n’ont-ils pas reçu le cierge allumé au jour de votre baptême ?

-Mais, plus proche de vous, n’étiez-vous pas tous réunis autour de ce feu pascal que vous acclamiez « Lumière du Christ ».

-Ne percevez-vous pas, en vous, cette éclaircie lorsque, confessant humblement vos fautes, vous recevez le pardon de vos péchés ?

-Oui, je vous le dis à nouveau, lorsque vous viendrez en aide au plus petit d’entre mes frères, alors vous verrez ma lumière jaillir en vous !

 

Frères et sœurs, recevons avec joie cette lumière qui vient du Christ. N’essayons pas de nous trouver de fausses excuses. Saint Paul nous y invite : « La nuit est avancée. Le jour est arrivé. Laissons-là les œuvres de ténèbres et revêtons les armes de lumière. »

Oui, brillons pour le monde et reprenons le titre usurpé par le lucifer, devenons maintenant Fils de Lumière. Amen.