Aujourd’hui, lors de l’entrée de Jésus à Jérusalem, Jésus est accueilli comme un roi. Quelle joie, quel enthousiasme ! Les apôtres sont fiers. Ce Jésus que les foules acclament, ils le connaissent très bien. Ils font partie de ses intimes. Ils l’accompagnent partout. Jésus leur a parlé plusieurs fois de ces souffrances, certes, mais apparemment, vue la situation actuelle, cela n’est pas prévu pour demain. Comme les apôtres sont sûrs de leur calcul : « Pierre dit à Jésus : ‘Si tous viennent à tomber à cause de toi, moi, je ne tomberai jamais.’ Jésus lui répondit : ‘Amen, je te le dis : cette nuit même, avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois’. Pierre lui dit : ‘Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas.’ Et tous les disciples dirent de même. » (Mt 26, 33–35). Comme les apôtres se sont trompés – et nous avec eux : « Tous les disciples – dont nous – dirent de même ». Nous nous trompons comme les apôtres, car nous croyons trop facilement qu’il suffit de faire confiance à nos propres capacités et à nos propres forces pour réussir, pour maitriser le monde, notre vie et celle des autres. Trop souvent nous oublions qu’avant tout, nous devrions accepter notre faiblesse, notre dépendance heureuse à Dieu pour ensuite, en union avec Jésus et notre créateur, trouver une force que seulement Dieu lui-même peut donner à ceux qui se sentent véritablement enfant de Dieu et qui veulent l’être. Dans cette perspective spirituelle et en vue des conditions dans lesquelles nous nous trouvons actuellement, ce n’est certainement pas une mauvaise idée que notre ville de Marseille et nous-même soyons consacrés au Sacré-Cœur de Jésus aujourd’hui, le dimanche des Rameaux. Certes, cette consécration au Sacré Cœur ne mettrait pas le Professeur Raoult, son équipe et tous les soignants au chômage, mais au moins, cette consécration nous rappelle que seulement en union avec Jésus, notre vie trouve un élan que seul un cœur transpercé par l’amour peut réaliser, nous préservant ainsi des tentations de ne regarder que nous même au lieu de mettre toute notre confiance dans le Seigneur Jésus Christ, même si nous montons avec lui à Jérusalem.

Chers frères, ce dimanche des Rameaux peut être pour nous l’occasion d’une conversion de notre cœur par excellence et de devenir des véritables apôtres. Aujourd’hui dans le monde entier, les fidèles ne tiennent pas des rameaux ou des palmes dans leurs mains. Montrons-leur qu’il est possible de tenir dans les mains à la place des rameaux leurs propres cœurs. Offrons-nous aussi notre pauvre cœur à Jésus lors de son entrée triomphale à Jérusalem. Unissons-nous aujourd’hui au cœur de Jésus et aux sentiments que Jésus avait pour nous quand son cœur a été transpercé par la lance. Ainsi notre cœur sera transpercé par son amour, nous serons sauvés et nous ressusciterons avec lui le jour de notre Pâques. Dans la faiblesse du cœur transpercé réside la force victorieuse de la résurrection.